Myanmar ou Birmanie ?
Pourquoi le nom Myanmar ?
L'« Union du Myanmar » (on ne prononce pas le « r ») est le nom choisi en 1989 par la junte militaire. Officiellement, il s'agissait de couper les liens avec le passé colonial, en cessant d'utiliser le mot « Birmanie » (Burma), d'origine anglaise.
En effet, le pays s'était déjà appelé Myanmar au XIIIe siècle, nom signifiant « les premiers habitants du monde ». Le pouvoir actuel cherche donc à renouer avec ce passé « glorieux » précédant l'occupation anglaise. Idem pour certaines villes, qui ont également été rebaptisées, comme Rangoon devenue Yangon.
La Birmanie officiellement nommée République de l'Union du Myanmar, est un état frontalier du Bangladesh, de l'Inde, de la Chine, du Laos et de la Thaïlande. Comme la plupart des pays d'Asie du Sud-Est, elle possède une géomorphologie et un réseau hydrographique d'orientation nord-sud, qui ont largement conditionné l'occupation humaine et l'histoire du pays jusqu'à aujourd'hui. La civilisation indienne et le boudhisme ont remonté ses fleuves depuis les côtes de l'océan indien, tandis qu'y descendaient, depuis le plateau du Yunnan, la civilisation chinoise et la plupart de ses populations. Les régions montagneuses, difficilement pénétrables et couvertes de forêts, ont permis le maintien d'ethnies, de langues, de cultures et de religions diverses, et bien qu'elle ait donné naissances à plusieurs dynasties prestigieurses, la Birmanie a toujours été la proie des forces centrifuges et n'a jamais possédé un état centralisé fort.
Carte d'identité
- Nom officiel : République de l'Union du Myanmar.
- Superficie : 676 577 km².
- Population : 53,7 millions d'habitants (2014).
- Densité : 81,3 hab./km².
- Capitale : Naypyidaw (depuis 2006).
- Chef de l'État et du gouvernement : Thein Sein (depuis mars 2011), premier président civil du pays depuis 1962 (mais ex-militaire toutefois). Le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi (LND) a remporté les élections du 8 novembre 2015, mais la constitution birmane lui interdit de se retrouver à la tête de l'Etat.
- Régime politique : dictature militaire depuis 1962 en réalité, mais officiellement république depuis 2011.
- Religion officielle : bouddhisme Theravāda.
- Groupes ethniques : birman (68 %), shan (10 %), karen (7 %), rakhine (4 %), chinois (3 %), indien (2 %), môn (2 %), wa (2 %), kachin (1 %), autre (1 %).
- Langues : birman, anglais, langues et dialectes des diverses minorités ethniques.
- Monnaie : le kyat (Ks).
Régions ouvertes et régions fermées : la plupart des régions sont ouvertes, avec plus ou moins de restrictions. Officiellement, on peut se rendre partout du moment qu’on obtient, si nécessaire, l’autorisation du ministère du Tourisme à Yangon. Dans la pratique, ça dépend des régions, du mode de transport (pour nous en voiture, obligation de passer par une agence *) et du contexte politique. Il faut rester conscient que seuls sont accessibles les lieux que le gouvernement consent à nous montrer.
Du 2 au 14 mars 2016 : les 5 véhicules pour la traversée du Myanmar avec de gauche à droite : les Suisses Yves et Laura, les Allemands Tobi et Lydia, François de Gap, Sergi et Iiolanda les Espagnols qui ont traversé la Chine avec nous et les Robins (en queue de peloton).
Le Myanmar est un étonnant mélange de civilisations, en plus de posséder une culture propre. Les premières impressions au Myanmar ne sont pas simplement de l'émerveillement devant une nation héritière d'une des plus originales civilisations d'Asie, mais aussi une atmosphère, une hospitalité sans défaut et un saut dans le temps.
Très replié sur lui-même jusqu'au début des années 1990, le Myanmar s'ouvre au tourisme et aux investissements étrangers. Pour le moment, les changements sont surtout visibles au niveau de l'urbanisation, de la construction effrénée d'infrastructures touristiques. Yangon, 1a ville et ex-capitale de la Birmanie, a abandonné son petit charme un rien désuet de métropole coloniale pour se transformer en ville embouteillée à l'intérêt limité.
Bien sûr, on est encore très loin d'un nouveau « dragon ». L'opposition démocratique et les minorités ethniques luttent toujours contre la répression. Malgré plusieurs avancées spectaculaires (telle la libération du Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi), au Myanmar, les Droits de l'homme sont toujours bafoués.
La Birmanie, un des pays les plus pauvres du monde. Après plusieurs tentatives de colonisation par la Grande Bretagne, la Birmanie et devenue une colonie britannique en 1886. Elle a acquis son indépendance en 1945, mais a connu une succession de dictatures militaires depuis 1952. Un espoir de démocratisation est néammoins né avec la libération et l'élection aux législatives d'Aung San Suu Kyi. Malgré ses abondantes ressources naturelles (pétrole, gaz, or, rubis, teck, cuivre), la Birmanie est l'un des pays les plus pauvres du monde (salaire moyen d'un fonctionnaire entre 50 et 80€ par mois). En raison de ses faibles moyens de communication, de l'isolement qu'il s'impose, de son sous-développement (45% de la population habite dans des bidonvilles) et des rébellions de diverses minorités, le pays n'a pas pu mettre son potentiel à profit. Il est de plus l'un des principaux producteurs d'opium.
Depuis 2013, la Banque Mondiale finance un projet au Myanmar, où plus de 70% ,n'avait pas accès à l'électricité. Plus du quart de la population vit sous le seuil de la pauvreté, et le taux d'électrification est parmi les plus faibles d'Asie du Sud-Est.
Politique : une ouverture politique et économique est amorcée depuis mars 2011. La junte a transféré ses pouvoirs à un gouvernement dit "civil" qui a entrepris des réformes et espère obtenir la levée des sanctions économiques occidentales. C'est dans ce conteste qu'Aung San Sun Kyi a pu se présenter aux élections législatives et devenir député.
Une figure emblématique : Aung San Suukyi. Symbole de liberté dans ce pays considéré comme une des plus vieilles dictatures du monde, elle a reçu le prix Nobel de la pais en 1991. Fervente opposante au pouvoir, elle était assignée à résidence depuis 1989. Elle n'a qu'été libérée qu'en 2010
Religions et croyances : la religion est omniprésente dans la vie quotidienne des Birmans qui consacrent, paraît-il, entre 10 et 30 % de leurs faibles revenus à l'entretien des pagodes et des prêtres.
Les militaires sont aux petits soins avec le (haut) clergé par crainte de son autorité morale et de l'influence qu'il a dans le pays. Pour en prendre conscience, de nombreux appels au peuple en monnaie sonnante et trébuchante qui jalonnent les routes (stands au bord des routes, musique, discours mobilisateurs, gamines avec de grandes bassines sollicitant les automobilistes, etc.).
89 % de la population est bouddhiste. Cela l'empêche cependant pas de croire aux nat * (les esprits). Les autres habitants se partagent entre chrétiens catholiques et baptistes (6 %), musulmans (4 %), animistes (1 %), hindous, etc.
* Les nat : Le culte animiste des nat provient d'Inde. La croyance est fondée sur le principe suivant : tout être, vivant ou non, est animé par un esprit. Le culte des nat consiste à se concilier les esprits par des sacrifices, plutôt qu'à les adorer.
La grotte aux 8000 bouddhas à Pindaya
Festivités et défilés dans les rues
Du 2 au 4 mars : de la frontière à Golden Rock, en passant par Mae Sot, Myawaddy, Hpa An
Nous traversons la campagne birmane qui semble ne pas avoir bouger depuis des siècles : chars à bœufs, maisons en bois, outils manuels. Une fois arrivés au pied de la colline, il faut prendre un camion bus, comme le terme l'indique, un camion avec, dans la remorque, des bancs pour s'assoir. Une fois pleine a craquer le camion s'élance pour une montée extraordinaire qui vaut déjà largement le déplacement. Arrivée en haut, on nous dit que le rocher est complétement échafaudé de bambous et qu'on ne pourra pas le voir.
Le fameux rocher d'or que nous n'aurons pas vu, DOMMAGE!!
Situé à 150 km à l'est de Yangoon, le Rocher d'Or (Kyaik-Hti-Yo) est un haut lieu du bouddhisme birman, difficile d'accès à 1000 mètres d'altitude. Ce gros rocher en équilibre au bord d'un précipice est entièrement recouvert d'or . Chaque jour des centaines de Birmans viennent se recueillir en pèlerinage, sur ce site..
Le rocher est recouvert de petites feuilles d'or et restauré, d'après notre guide, tous les cinq ans pendant un ou deux mois.
Du 4 au 7 mars : Taungoo, Kalaw, Pindaya, Nyaung Shwe (Lac Inle)
Le lac Inle, ses villages, ses jardins flottants et sa vie artisanale
Mais aussi de vrais artisans ci-dessous :
Du 8 mars au 13 mars : Bagan, Sightseeing, Mandalay, Monywa
Bagan est un lieu magique, il suffit de grimper sur l'un des 2 000 temples du site au coucher du soleil, pour comprendre. Des plus de 4 000 pagodes, temples et stûpas construits entre le XIe et le XIIe siècle, un nombre suffisant a survécu pour nous permettre de savourer ce patrimoine architectural fabuleux. Bagan offre un vrai spectacle à chaque heure du jour, un choc artistique...
Hors des sentiers battus, le monastère de Nat Taung en bois de teck et, si finement sculpté qu'on dirait de la dentelle
Dernière ville royale de Birmanie avant la colonisation anglaise, Mandalay est la seconde plus grande ville du pays. Mandalay rste le coeur culturel birman et un centre religieux bouddhique avec ses nombreux monuments historiques, ses 150 monastères où vivent plus de la moitié des moines du pays.
De nombreux moyens de transports en ville ou en campagne
Les marchés comme toujours :
Tenue vestimentaire et coquetterie :
La tenue traditionnelle le longyi est de rigeur dans tous le pays, et cela peu importe les ethnies. Une majorité de la population, urbaine comme rurale, jeune ou vieux, le porte fièrement au quotidien. Le longyi est une sorte de jupe longue portée autant par les hommes que par les femmes (hommes et femmes l'attachant cependant d'une façon différente). Il est plus coloré et tissé de motifs plus délicats pour la femme. Celui de l'homme, de couleur plus sombre, est porté carotté. Le port d'une jupe longue peut sembler contraigant au quotidien, mais il existe des mesures d'adaptation. Quand les hommes jouent au ballon, ils le remontent pour former une sorte de culotte pour avoir plus de liberté de mouvements avec leur jambes. Les femmes, quant à elles, se mettent en amazone sur les motos, car le port du longyi les empêche de s'installer autrement.
Le thanaka, sorte de pâte jaunâtre que l'on applique sur la peau, est très courant pour les femmes et les enfants. Au Myanmar, le thanaka est une coquetterie, car il embellirait le visage. Mais, c'est surtout une pâte qui a de réelles vertus : elle protège du soleil (on n'aime pas avoir la peau trop bronzée au Myanmar), hydrate la peau et a des vertus médicinales (contre l'acné par exemple). Elle rend la peau plus douce et sent bon. La crème de thanaka est obtenue en râpant de l'écorce de l'arbre thanaka avec un peu d'eau sur une pièrre circulaire apelée kyauk pyin, munie d'une rigole circulaire pour évacuer l'eau. Le thanaka est traditionnellement vendu en petits rondins ou en fagots sur les marché, mais on trouve aussi maintenant dans les supermarchés. Les femmes se l'appliquent sur les joues, avec une petite brose à dents pour dessiner des rayures avant qu'il ne sèche.
Des visages, des sourires!