Après l’Argentine, une petite semaine au Brésil
Nous allons passé ces dernières semaines en Amérique du Sud en traversant le Sud du Brésil puis une partie de l’Uruguay.
Un peu de géographie sur ce grand pays qu’est le Brésil (16 fois la France) découpé en 5 régions administratives et peuplé de 190 millions d’habitants (dont 63% vivent dans le Sud-est et le Sud). .
Le Nord : région la plus vaste et la moins peuplée, elle forme avec une partie du Centre-ouest ce qu’on appelle l’Amazonie. Presque entièrement couvert de forêts, on y trouve des milliers d’espèces d’oiseaux, de poissons, de reptiles et de mammifères uniques au monde. Des dizaines de nations indiennes perpétuent leurs civilisations sylvestres et réclament la délimitation de leur territoire. C’est aussi le théâtre de l’actuelle « conquête de l’ouest » qui provoque la destruction rapide de la plus grande réserve de forêt, d’eau et d’oxygène de notre planète
Le Nordeste : c’est ici et dans le nord que se concentrent les immenses domaines privés de plusieurs dizaines de milliers d’hectares, sur lesquels règnent de grands propriétaires terriens qui font la pluie et le beau temps dans leurs états. C’est de là que viennent les millions de paysans privés de terre qui se bousculent autour des grandes capitales du Sud-est. Terre de grande richesse, c’est aussi une région de grande misère sociale.
Le Centre-ouest : partie continentale du pays au centre duquel est édifié la capitale, Brasilia. Il se partage entre les hauts plateaux, où on pratique l’élevage, et les marais et forêts tropicales d’Amazonie. Dans sa partie occidentale, existe un lieu de conflits pour la possession de la terre (colonisation par les paysans venus du Nordeste et du Sud).
Le Sud-est qui constitue à peine 10% du territoire, abrite 40% des brésiliens. Région au climat tropicale, l’agriculture de hauts rendements (café, canne à sucre, lait, agrumes) se combine avec la concentration industrielle. On trouve dans cette région les grandes villes de Sao Paolo et Rio.
Le Sud, est une région subtropicale et tempérée à mesure que l’on traverse les 3 états : Parana, Santa Catarina et Rio Grande do Sul* jusqu’aux frontières uruguayenne et argentine. C’est la terre des gauchos (prononcer gaouchos) cow-boys brésiliens, des rodéos et des churrascos (quartiers de bœuf grillés). Bien que ne bénéficiant pas d’un climat aussi chaud surtout en hiver, c’est une terre chaleureuse, où les racines noires et indiennes, les utopies des jésuites et les traditions d’immigrants d’Europe Centrale ont formé un mélange étonnant. Une terre où l’équilibre social, mis aussi à rude épreuve, ne connaît pourtant pas le naufrage du reste du pays.
Rio Grande Do Sul, um Brasil differente.
*Région de Rio Grande do Sul, c’est la seule région que nous aurons traverser au Brésil, avec Iguaçu au Parana et quelques escales dans les villes du Sud-est : Vitoria, Rio de Janeiro, Santos (port de Sao Paolo), lorsque nous étions à bord du cargo San Paolo et peut être Paranagua lors du retour.
Du 19 au 24 juin : S.Borga (frontière) à Porto Alegre
21 juin, premier jour de l’hiver : près d’une maison abandonnée, on prend le petit déjeuner en écoutant le chant des oiseaux rythmé par les coups de bec d’un pic-vert.
Au nord de Porto Alegre, dans la région de Sao Francisco de Paula, nous faisons deux balades dans les parcs nationaux de Serra Geral et Aparados do Serra. La route qui y mène est bordée d’hortensias (plus que quelques fleurs, hélas...). Paysages magnifiques : allées d’eucalyptus, forêts de conifères, lagunes et rivières, profonds canyons et cascades , sous un beau ciel bleu.
Une facette du Brésil, qu’on n’aurait pas imaginée : bivouac à la sortie du parc et - 5° au petit matin. L’herbe craque sous les pieds et les vitres du land sont entièrement givrées (autant à l’intérieur qu’à l’extérieur). Ah oui, nous avions oublié que nous étions en hiver. Gla-gla !! Nous attendons que le soleil tape sur la voiture pour mettre le nez dehors. Nous réchauffons nos vêtements sous les couvertures et enfilons nos pantalons sur les pyjamas. Au bout d’une heure, on quitte les polaires et les doublures et il fait très beau.
Magnifiques forêts où l’on peut apercevoir une faune variée (différents oiseaux et même un couple de renards).
On rejoint Torres sur la côte par une belle piste sinueuse et verdoyante.
Economie : treizième économie mondiale, cinquième pays du monde par sa population, le Brésil est indépendant en matières premières et en ressources minérales, et il se dirige vers une autosuffisance énergétique. Certains grands économistes disent que ce pays est en marche pour devenir une des grandes puissances du XXIème siècle.
25 et 26 juin : de Porto Alegre au poste frontière de Chui (coté Brésil) et Chuy (coté Uruguay), où nous enverrons notre prochain message.
« Alter-Egaux : le nom de Porto Alegre résonne comme synonyme d’altermondialisme…En 1988, le Parti des Travailleurs (de gauche), élu aux municipales, met en place un système de démocratie participative. Les citoyens décident directement de la gestion directe des finances publiques et des priorités budgétaires : assainissement, éducation, etc. Un vrai laboratoire de démocratie directe, scruté bien au-delà des frontières. C’est presque tout naturellement que le Forum Social Altermondialiste (FSM ou anti-Devos), y pose ses valises de 2001…jusqu’en 2005, lorsque la mairie change de couleur. » (Guide du routard 2009-2010).
Rubrique Sport :
Quant au parle de sport au Brésil, on pense évidemment au football élevé au rang de religion populaire par l’ensemble des Brésiliens et pratiqué dans toutes les villes et villages du pays, sur une plage, un chemin de terre, dans les rues en pentes des favelas. Pour les grandes rencontres (et surtout pour le moment avec le Mondial), TOUT s’arrête. Tout le monde est devant la télévision, dans les bars, dans les magasins. La ville est déserte, silencieuse et à chaque but, fusées et pétards retentissent. Les grands champions - le « roi » Pelé, Ronaldo, Ronaldinho - sont adulés à l’égal des dieux. L’équipe nationale du Brésil est la seule à avoir remporté cinq Coupes du monde, en 1958, 1962, 1970, 1994 et en 2002.
Egalement la formule 1 est popularisée par les pilotes mythiques du sport automobile Nelson Piquet (années 1980) et Ayrton Sénat (1960-1994). Surdoué du sport automobile, ce dernier est déjà sur les circuits de karting dès l’âge de 4ans. Devenu pilote professionnel, il est triple champion du monde avec 41 victoires en Grand Prix, jusqu’à ce funeste 1er mai 1994 à Imola, où il fit sa dernière sortie de piste …Le Brésil décréta un deuil national.