La Bolivie, découverte de l’Altiplano à l’ouest
La Bolivie, découverte de l’Altiplano à l’ouest : ce haut plateau (au dessus de 3000m) est entouré de par deux chaînes montagneuses, à l’est la cordillère Royale 500km de long, 30km de large, 300 pics à plus de 5000m (l’Illampu, le Huayna Potosi et l’Illimani qui domine La Paz), à l’ouest, la cordillère Occidentale et ses sommets volcaniques tels que le Sajama (plus de 6500m). C’est également sur l’Altiplano qu’on trouve les grands lacs boliviens (Lac Titicaca), les déserts de sel avec des lagunes (lagunas Verde et Colorada).
Population de la Bolivie : Après le Pérou, la Bolivie est le pays qui compte la plus grande majorité d’Indiens : 60% des 8,5 millions d’habitants sont quechuas ou aymaras. C’est depuis 1952 (440 ans après l’arrivée des Espagnols) date d’abolition du servage et attribution des mêmes droits aux Indiens, que les ethnies boliviennes ont compris qu’il fallait s’organiser politiquement pour faire face à la minorité des blancs et métis qui contrôle le pays. En 2005, la Bolivie élit son premier président indien, Evo Morales qui continue les réformes engagées depuis 1952 (réforme agraire, suffrage universel et enseignement obligatoire …) et s’est engagé à nationaliser les hydrocarbures (gaz et pétrole) appartenant à des grandes sociétés étrangères. Cependant tout n’est pas simple et les opposants aux réformes entreprises sont nombreux. L’intégration des populations indiennes dans l’administration n’est pas contestée, mais la redistribution des richesses au profit des pauvres passe beaucoup moins bien. Malgré ces oppositions, le président a bien réussi à faire passer ses initiatives, en convainquant les compagnies gazières et pétrolières étrangères de signer de nouveaux contrats, accordant une participation majoritaire à l’entreprise publique bolivienne. La lutte continue pour sortir le pays de la pauvreté.
5 avril La Quiaca (Argentine), ville frontière avec Villazon en Bolivie.
Des boliviens marchent en file indienne, en silence, lourdement chargés. Des femmes parfois âgées aux longues nattes jusqu’au bas du dos, portent des charges d’au moins 50kg, les hommes sont encore plus chargés. Tous déchargent des camions argentins et transportent les marchandises sur leur dos jusqu’à des camions boliviens et sont payés au nombre de passage. Une fois la marchandise passée, ils courent pour reprendre un chargement. Tout ce trafic, car les taxes douanières sont élevés pour les camions. Quelle misère !!!
Villazon, ici en Bolivie, dans les femmes sont très attachées au costume traditionnel : « l’aguayo » est un rectangle de tissu, souvent tissé à la main qui sert de sac fourre- tout où on transporte les provisions et le bébé.
Et partout des troupeaux de lamas et d’alpacas : le lama et l’alpaca sont domestiqués et élevés pour leur laine et aussi la viande. Le lama qui pèse entre 120 et 180kg fournit une laine grossière, tandis que l’alpaca plus petit a un poil de meilleure qualité.
8 avril : le Salar d’Uyuni (3650m d’altitude) : un salar est un ancien lac asséché, celui d’Uyuni est le plus grand désert blanc du monde (12000km, l’étendue de deux départements). L’épaisseur du sel peut atteindre 20m, d’autres pensent que c’est beaucoup plus.
Rencontres : Sylvia et Pietro, un couple italien en camion Iveco et Monique et Jacky de Marmande en pick-up cellule. Nous passons la journée ensemble.
Quelques photos insolites sur le désert blanc !!!
Quel plaisir de rouler sur cette immense étendue, après les mauvaises pistes de gravier (appelé ici ripio) et pleines de tôles ondulées !!!En Bolivie, peu de routes goudronnées.
Envers du décor : ceux qui travaillent très durement sur le gisement de sel et qui ont moins de chance que nous….
Du 9 au 11 avril : La région volcanique du Sud
A quelques centaines de mètres de notre bivouac, nous rencontrons un jeune couple de luxembourgeois en land 300TDI 2006 (très bien équipé) qui descendent du Canada et qui pensent voyager pendant 2ans.
Le Sud Lipez, à 400km d’Uyuni : région à visiter à partir de San Pedro d’Atacama au Chili. Coté bolivien à partir d’Uyuni, comme nous l’avons fait, il y a trop de kilomètres pour atteindre cette région (800km aller et retour de mauvaises pistes sableuses et beaucoup de tôles ondulées quand la route est dure). Qu’est ce qu’on en avait marre ??? Ah, si on avait su !!!
Les geysers Sol de Manana (4800m d’altitude et – 6° au thermomètre) qu’on est allé voir au lever du jour (geysers ou fumerolles ???)
Le mal de montagne (soroche) : depuis presque 15 jours, nous circulons sur l’Altiplano à une altitude allant de 3000m à 4970m (notre record). Il ne faut pas monter trop vite pour que l’organisme ait le temps de s’adapter. Au début, arrivés à 3500m, nous avions du mal à respirer. Maintenant, nous commençons à nous y habituer, mais nous évitons quand même de dormir à très haute altitude. Nous avons seulement passé une nuit à 4500m et Denis n’a pas fermé l’œil de la nuit !!! En Bolivie et Pérou, la feuille de coca est utilisée pour soigner ce mal de montagne.
La coca : en arrivant en Bolivie, je croise plusieurs personnes qui ont une joue énorme et je me dis en moi-même, ils doivent avoir un abcès dentaire pour avoir une telle chique. Et, c’est là qu’on m’explique que les Boliviens utilisent la feuille de coca pour lutter contre le mal d’altitude,la fatigue, (notamment dans les mines, les travailleurs sur les chantiers de routes en construction, mais aussi les chauffeurs de camions et de bus)et aussi pour couper la faim et la soif. Une cinquantaine de feuilles sont placées une à une dans la bouche, toutes du même coté. Les feuilles ne sont pas mâchées, on en extrait le jus petit à petit. On trouve aussi la coca sous forme d’infusion, le maté de coca. La coca est considérée en occident comme un produit brut qui sert à fabriquer une drogue dure. Les peuples indigènes des Andes la considèrent comme une plante sacrée qu’ils utilisent sous sa forme naturelle depuis des millénaires. Si la culture de la coca reste autorisée en Bolivie, seule la feuille de coca est tolérée. Son exportation est totalement interdite, car selon la Convention de Vienne qui réglemente le trafic des drogues, la feuille de coca est considérée comme telle. Malgré cette interdiction, la guerre de l’antidrogue, qui a commencé il y a quelques années en Bolivie, est loin d’être terminée.
Du 12 au 17 avril : Les montagnes et vallées centrales, à plus basse altitude que les hauts plateaux de l’Altiplano. Les villes situées entre 2500m et 4000m d’altitude ne sont jamais enneigées. Potosi (4100m) est une des rares grandes villes boliviennes qui connaisse la neige. .
Avant Potosi, bivouac près d’une petite maison occupée par un couple ayant à peu près notre âge. Vie ancestrale et conditions de vie très rudimentaires : pas d’eau, pas d’électricité. La propriété est composée de la maison d’habitation d’environ 15m2 et d’un petit bâtiment de même surface pour mettre le matériel. La dame va chercher l’eau dans un petit ruisseau qui coule près de la maison et fait la cuisine dans un petit four extérieur avec une brassée de bois sec qu’elle a descendu de la montagne. Avec son mari, ils ont un petit troupeau de moutons et chèvres et deux bœufs pour les travaux dans les champs (petites surfaces cultivées sur les endroits un peu plus plats et fertiles au milieu de la steppe) Les animaux restent tout l’année dehors et sont parqués dans de petits enclos entouré
La ville de Potosi fondée en 1545, fut la ville impériale la plus riche des Amériques grâce à la découverte d’un précieux minerai : l’argent. Mais début du XIX siècle les mines commencèrent à s’épuiser et la ville ne fut sauvée que par l’exploitation de l’étain. Elle abrite des trésors d’architecture et depuis 1987 est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Potosi (4100m d’altitude) la plus haute ville de plus de 100000hab. Des quartiers coloniaux en haut de la ville et les maisons des ouvriers en bas.
Un labeur d’enfer, Germinal vécu en direct au XXI siècle. Dans les mines du Cerro Rico, l’extraction de l’étain n’étant plus rentable les salariés ont été licenciés et l’état a encouragé les mineurs à continuer à y travailler en s’organisant en coopératives privées. Le rendement étant toujours aussi faible, le mineur s’exploite lui-même : il doit soustraire de son salaire déjà dérisoire l’achat d’explosifs et de matériel y compris les lampes à acétylène. En fin de semaine, chaque mineur essaie de vendre sa production au meilleur prix. Les mineurs travaillent à des températures allant de 0 à 45° selon l’étage et sont exposés à toutes sortes de produits chimiques et gaz nocifs. Ils meurent, en général de silicose, au bout de 10 à 15 ans passés à la mine. La plupart des coopératives offrent une assurance minimale en cas d’accident ou de silicose. Quand un mineur a perdu 50% de ses capacités respiratoires, il peut prendre sa retraite. S’il décède sa pension est versée à sa veuve et ses enfants. Les agences touristiques proposent la visite de ces mines, mais nous n’y sommes pas allés. La réalité des choses est parfois insoutenable à voir !!!
Fête des écoliers et étudiants dans toutes les villes que nous traversons, en quel honneur, peut être pour marquer la rentrée des classes ?
Sucré, la cité blanche, à 2790m d’altitude où l’on peut apprécier la douceur du climat après les rigueurs climatiques de l’altiplano (plus de températures négatives au lever du jour).
En l’absence de tout système de protection, personnes âgées, handicapées et chômeurs sont contraints à la mendicité, quand ils ne peuvent être pris en charge par la famille. Il existe même un « syndicat » de mendiants qui envoie de vieilles femmes vêtues de brun, dans les grandes villes en leur assurant un logement.
Le Valle Alto : nous visitons les villages de Tarata, Punata et Arani.toujours sous le soleil, 29 degrés à l’ombre et un peu d’air, l’idéal !!!
Cochabamba, à 2500m d’altitude est une ville moderne et vivante. La région, au climat privilégié (la température descend rarement au dessous de 20° pendant la journée) fournit une grande partie des fruits et légumes du pays et nous sommes aujourd’hui 17 avril en train de faire le marché, avant d’aller au cybercafé.
Rubrique Cuisine : la pomme de terre, la papa comme on l’appelle ici, a été rapportée de Bolivie par Parmentier au XVIIIeme siècle et sauva à plusieurs reprises l’Europe de la famine. Ici en Bolivie, il en existe des centaines d’espèces. On va essayer d’en goûter quelques unes.