Le Paraguay par la ruta Trans-Chaco

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Il y a quelques années, la ruta trans-Chaco était l’un des périples les plus extraordinaires d’Amérique du Sud, qui consistait à traverser le Gran Chaco entre Villamontes en Bolivie et Filadelphia au  Paraguay, par des pistes impraticables à certaines saisons et surtout beaucoup d’incertitude concernant le lieu où l’on devait faire tamponner les passeports. L’itinéraire a perdu de son charme depuis que plusieurs bus de la ligne Santa Cruz-Asuncion relève le défi.

  Arbre en forme de bouteille de Perrier,  dans la région du Chaco

Arbre en forme de bouteille de Perrier, dans la région du Chaco

 Quelques uns ont encore des fleurs.

Quelques uns ont encore des fleurs.

9, 10 et 11 juin : les réserves d’eau, de nourriture et de gasoil faites, nous prenons la route du Chaco. A la saison où nous circulons, les pistes sont sèches (et il n’y a pas trop d’insectes piqueurs !!). Coté environnement, nous traversons des paysages rudes et sauvages, constitués essentiellement de buissons et arbrisseaux épineux, et d’arbres riches en tanin comme le quebracho (bois extrêmement dur qui ne flotte pas). La route est éternellement plate et en ligne droite : piste sablonneuse en Bolivie (route asphaltée en construction) et du goudron au Paraguay. Le Chaco étant pratiquement inhabité, la région est l’un des derniers refuges d’espèces menacées sur le continent comme le jaguar ou puma (nous en avons vu un qui traversait tranquillement la route) et de nombreux oiseaux (toucans, perroquets, rapaces…). Coté administratif, pas de problème : tampon de sortie de Bolivie à Ibibobo, 70km avant la frontière (douane bolivienne à la frontière) et tampon d’entrée au Paraguay  et douane à Mariscal Estigarribia 235km après la frontière. Au total 365km d’Ibibobo à Mariscal, que nous avons fait en un jour et demi, alors que nous pensions les faire, dans le meilleur des cas, en 3 jours.

  998Km de route plate et rectiligne. Nous avons du battre notre record de ligne droite!

998Km de route plate et rectiligne. Nous avons du battre notre record de ligne droite!

Au fur et à mesure que nous roulons, sur cette route, les buissons épineux laissent la place aux forêts de cocotiers et à la pampa où paissent d’immenses troupeaux de bovins, puis aux cultures.

On commence à rencontrer quelques estancias.

 Palmiers ou cocotiers ? No sabe.

Palmiers ou cocotiers ? No sabe.

 Des dizaines de perroquets dans les arbres (pas facile de les prendre en photo).

Des dizaines de perroquets dans les arbres (pas facile de les prendre en photo).

Bivouac à Benjamin Aceval, à 40km d’Asunción près d’une petite habitation et à coté d’un champ de canne à sucre.

 La plupart des maisons en campagne, occupées par les ouvriers agricoles, sont comme celle-ci.

La plupart des maisons en campagne, occupées par les ouvriers agricoles, sont comme celle-ci.

 Les hommes sont partis dans les champs de canne à sucre. Les femmes et la petite Carmen Violetta (4mois) restent à la maison.

Les hommes sont partis dans les champs de canne à sucre. Les femmes et la petite Carmen Violetta (4mois) restent à la maison.

 Ramassage de la canne à sucre (culture organique, nous supposons sans engrais chimique). La canne à sucre est auparavant coupée à la main à l’aide d’une machette. Le cœur de la canne par pour l’industrie pour la fabrication d’alcool et de sucre, les feuilles et les branches servent à nourrir le bétail.

Ramassage de la canne à sucre (culture organique, nous supposons sans engrais chimique). La canne à sucre est auparavant coupée à la main à l’aide d’une machette. Le cœur de la canne par pour l’industrie pour la fabrication d’alcool et de sucre, les feuilles et les branches servent à nourrir le bétail.

 De la canne à sucre chargée dans un char tiré par des zébus.

De la canne à sucre chargée dans un char tiré par des zébus.

12 juin : Asunción (Assomption en français), capitale du Paraguay : on se rend à l’office du tourisme pour avoir quelques informations sur la ville (car nous n’avons aucun guide sur le pays) et nous apprenons qu’aujourd’hui est jour férié au Paraguay. On commémore la fin de la guerre du Chaco avec les Boliviens. Peu de circulation dans la ville et beaucoup de magasins fermés. Hélas, nous avons raté le défilé! En circulant dans les rues, on apprend que le mondial a commencé. Ici, on ne parle que football. Heureusement, qu’on nous met au courant, car on est loin de tout ça ! On se rend à l’Alliance Française pour pouvoir consulter quelques revues et journaux  français, mais on trouve la porte close. Eh oui, on avait oublié que c’était jour férié! (On a quand même su que Clermont-Ferrand avait remporté le bouclier de Brennus, Gilbert 1 à 1 !).

 A l’heure du Mundial, des tee-shirts aux couleurs de l’équipe du Paraguay et des  drapeaux sur toutes les maisons et voitures.

A l’heure du Mundial, des tee-shirts aux couleurs de l’équipe du Paraguay et des drapeaux sur toutes les maisons et voitures.

 Asunción : la cathédrale et Le Panthéos de Hereos, sous un magnifique ciel bleu.  Asunción : la cathédrale et Le Panthéos de Hereos, sous un magnifique ciel bleu.

Asunción : la cathédrale et Le Panthéos de Hereos, sous un magnifique ciel bleu.

Le Paraguay est un petit pays d’une superficie terrestre de 397000km2 et aquatique de 9450km2. situé entre la Bolivie, le Brésil et l’Argentine. Pays extrêmement plat, son point culminant est le Cero Raphaël avec une altitude de 850m et il est traversé par deux grands fleuves le Paraguay et le Parana à 46m d’altitude. L’économie repose essentiellement sur l’agriculture (canne à sucre, manioc, yucca, coton, soja, maïs et blé) qui représente 1/3 du PIB annuel. Ses grandes réserves de forêts contribuent à l’expansion de l’industrie du bois. Les principaux produits exportés sont  le bois, le coton et l’huile de soja. Bien que le Paraguay soit l’un des pays les plus pauvres du continent, son économie est actuellement une des meilleurs d’Amérique latine et sa croissance une des plus rapides et, à la différence avec les autres pays, son économie n’est pas hypothéquée à cause de la dette. Le climat : la température est très élevée en période estivale (entre décembre et mars) : 35/45°C et quasi 100% d’humidité. A l’inverse, en avril-mai et août-septembre la température peut descendre à 7/8°C. En ce moment températures très agréables : mini 11°,  maxi 26°. Le seul inconvénient, comme on est en hiver, il est nuit très tôt (17h30).

13 et 14 juin : après avoir traverser la ville de Coronel Oviedo, on file vers la frontière brésilienne.

 La famille Sanchez nous propose de dormir près de leur estancia : famille de 7 enfants dont deux travaillent en Espagne. Nous faisons quelques courses dans la petite épicerie que tient la femme du propritaire.

La famille Sanchez nous propose de dormir près de leur estancia : famille de 7 enfants dont deux travaillent en Espagne. Nous faisons quelques courses dans la petite épicerie que tient la femme du propritaire.

 Alcides, le fils du patron nous fait visiter l’exploitation : 150ha, 800 vaches et 15 salariés. On cultive sur l’estancia à peu près toutes sortes de plantes, mais essentiellement de la canne à sucre Il y a également de nombreux arbres fruitiers (bananiers, manguiers et  mandariniers) et des bassins pour l’élevage de poissons. A proximité de la maison d’habitation, Alcides nous fait voir la  piscine à coté de laquelle est construit  un bâtiment qui sert de salle de fêtes.

Alcides, le fils du patron nous fait visiter l’exploitation : 150ha, 800 vaches et 15 salariés. On cultive sur l’estancia à peu près toutes sortes de plantes, mais essentiellement de la canne à sucre Il y a également de nombreux arbres fruitiers (bananiers, manguiers et mandariniers) et des bassins pour l’élevage de poissons. A proximité de la maison d’habitation, Alcides nous fait voir la piscine à coté de laquelle est construit un bâtiment qui sert de salle de fêtes.

 Tradition du maté (ou maté hierba) comme en Argentine.

Tradition du maté (ou maté hierba) comme en Argentine.

Coutume du Paraguay : à notre passage, quelques automobilistes (mais aussi des personnes à qui nous demandons notre route), nous saluent en lever le pouce. Nous avons cherché à savoir ce que cela voulait dire. Lancer le pouce signifie à la fois OK, bonne route ou salut. On utilise ce geste un peu à toutes les sauces pour marquer son accord, féliciter, saluer, remercier….On appelle cela en paraguayen : aypelo.

 Sympathique petit paraguayen, rencontré au poste frontière du Brésil, qui nous salue d’un aypelo.

Sympathique petit paraguayen, rencontré au poste frontière du Brésil, qui nous salue d’un aypelo.

Adieu Paraguay : nos impressions sur ce pays, où personne ne va. On n’avait eu deux versions : que c’était un coupe-gorge, que la police était corrompu mais aussi que c’était un pays très accueillant (un couple de français avec un enfant nous avaient même dit y être resté un mois). Pour notre part, nous n’avons eu aucun problème et avons toujours eu de bons contacts avec la population. Les policiers qui nous ont souvent arrêtés ont toujours été très courtois (il y en a même un qui nous a dit être à notre service). Jamais aucun bakchich ne nous a été demandé. Comme dans les autres pays, nous avons toujours fait du camping sauvage, à coté des habitations lorsque nous étions près des grandes villes. Bien sûr, nous nous étions renseigné auprès du site : www. Diplomatie.gouv.fr/conseil aux voyageurs, sur lequel nous avions lu que le Paraguay ne connaît pas une insécurité élevée, mais comme dans d’autres pays d’Amérique latine, il y a une hausse sensible de la délinquance dans les grandes villes. Côté route, la traversée du Chaco ne nous a posé aucun souci.

15 juin, les Chutes d’Iguaçu, aux confins du Paraguay et que le Brésil partage avec l’Argentine

 Devant les chutes d’Iguaçu, coté Brésil.
 Devant les chutes d’Iguaçu, coté Brésil.

Devant les chutes d’Iguaçu, coté Brésil.

Rubrique nature 

 Sur cet arbre, drôles de fruits qui  poussent sur le tronc !  Sur cet arbre, drôles de fruits qui  poussent sur le tronc !

Sur cet arbre, drôles de fruits qui poussent sur le tronc !

 Petits papillons aux couleurs éclatantes et aux magnifiques dessins (photographiés dans la jungle qui borde le Rio Parana)  Petits papillons aux couleurs éclatantes et aux magnifiques dessins (photographiés dans la jungle qui borde le Rio Parana)

Petits papillons aux couleurs éclatantes et aux magnifiques dessins (photographiés dans la jungle qui borde le Rio Parana)

Visite du Parque das Aves : magnifique parc de forêt tropicale de 17ha, peuplé de 900 oiseaux tropicaux.

 Nous avons vu le même toucan dans les forêts du Chaco

Nous avons vu le même toucan dans les forêts du Chaco

 Une autre espèce de toucan au bec blanc

Une autre espèce de toucan au bec blanc

 Des perroquets aux superbes plumages.  Des perroquets aux superbes plumages.

Des perroquets aux superbes plumages.

 Grue cocardée

Grue cocardée

 Cet arbrisseau aux feuilles rouges s’appelle un poinsettia.

Cet arbrisseau aux feuilles rouges s’appelle un poinsettia.

Bonjour! Je vois que votre périple continue de bien se dérouler et que vous allez bien malgré tous les écarts d'altitude et de climats. La plante est un poinsettia (le nom vient de Joël Robert Poinsett) c'est un euphorbe arbustif qui peut atteindre 4 à 5m de haut. C'est aussi une plante allergène : lorsque l'on casse la plante, il sort un liquide blanc (latex) proche du caoutchouc (on n'échappe pas à Michelin!!!) et qui contient les mêmes protéines allergènes, donc les personnes ayant une allergie au latex peuvent avoir la même réaction .Ce  sont les feuilles colorées en rouge dans la nature qui en font son intérêt, la fleur elle-même au coeur des feuilles rouges est insignifiante. Bonne route et encore merci pour nous faire participer à votre voyage. Bien amicalement. LILIANE 

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