Bolivie, sur les routes vers l’est, régions de l’Oriente et du Chaco
Bolivie, sur les routes vers l’est, régions de l’Oriente et du Chaco.
L’Oriente qui représente 67% de la surface du pays est une zone de plaines torrides, d’une végétation luxuriante. Elle constitue aujourd’hui, avec la ville de Santa Cruz, le principal espoir économique du pays. L’Amazonie et le Pantanal (la plus grande réserve de faune et de flore du monde) se trouvent là. Le Chaco, riche en pétrole, cette zone sèche et plate s’étend sur le coin sud-est de l’Oriente aux confins du Paraguay.
29 mai : visite du site archéologique de Tiahuanaco (ou Tiwanaku), 70Km avant la Paz. Ce site fut construit vers 700 ans avant JC, puis aux alentours de 1200 ans après JC, cette société semble avoir disparu. On a cependant retrouvé des traces de cette civilisation dans toute la région qui est devenu le vaste empire inca.
Juste après le passage de la frontière à Desaguadero, le lac Titicaca avec la chaîne des Andes enneigées.
Plus intéressés pas les populations actuelles que par les civilisations anciennes (et les vieilles pierres qu’il en reste), nous regrettons de ne pas nous trouver à Tiwanaku le 21 juin pour assister à la fête du Nouvel An Aymara. A l’occasion du solstice d’hiver, on marque le passage à l’hiver et la fin de l’année agricole. La Pachamama va se reposer jusqu’en août, mois des premières pluies. Les Aymaras arrivent avec leurs costumes de cérémonie avant le lever du jour, on fait des offrandes et on sacrifie des lamas. Ensuite, musique et danses jusqu’à midi, avant de faire un bon repas.
31 mai, La Paz (4000m): il y a plus de neige sur les sommets qui entourent La Paz que lors notre passage à la mi-avril. Il faut dire qu’on est à la fin de l’automne et il commence à ne pas faire très chaud au dessus de 3500m, surtout la nuit. Dans la journée, tant qu’il a du soleil, les températures restent agréables.
Les boliviennes ont sorti les couvertures de laine dans lesquelles elles s’enveloppent à la tombée du jour.
Nous décidons de passer la journée à la Paz, car nous voulons appeler en France à l’occasion de la fête des mères. Par chance, nous trouvons facilement un parking centre ville, avec cybercafé et cabines téléphoniques juste à coté. A proximité, nous tombons même, par hasard, sur un super restaurant Angelo Colonial, l’un des principaux repaires des gringos de la Paz (c’est le nom qui est donné aux blancs). Et en plus la déco de ce restaurant est délirante : mobilier dépareillé et bric à brac en tout genre, datant du siècle dernier.
Nous n’avons pas perdu nos défauts, nous sommes toujours aussi gourmands. Et pour terminer, un bon maté de coca.
31 mai au 3 juin : de Cochabamba à Santa Cruz, en passant par Montero, la route du nord.
Petite ferme bolivienne au toit de chaume, à la fin de l’automne. Aucune maison en Bolivie n’a de cheminée, donc pas de chauffage en hiver. Beaucoup n’ont ni électricité, ni l’eau courante.
Santa Cruz : ville champignon qui a beaucoup profité de l’exploitation du pétrole et du gaz, de l’agriculture et (un peu, il faut le dire) du trafic de la coca. Bien qu’elle soit la ville la plus peuplée de Bolivie, Santa Cruz garde une atmosphère de ville provinciale. Outre les Cambas (gens qui peuplent l’Oriente et nés du métissage des espagnols et des indiens), une étonnante variété de communautés y vit : Japonais, Allemands, Italiens, Européens de l’Est, Arabes, Sikhs et Mennonites germano-canadiens.
De nouvelles rencontres en Bolivie :
Bivouac tranquille sur le parking de l’aéroport Viru-Viru de Santa Cruz. On fait la conversation un bon moment avec Carlos Ruiz qui travaille à l’aéroport. Sur le parking, on rencontre également Bernard et sa femme Gill, des aveyronnais, qui voyagent en land rover (avec cellule camping car). Durée de leur périple : 3 ans.
Enorme Toyota flambant neuf appartenant à un japonais (5,7litres de cylindrés, 6m de long et au moins 2 de large et coûtant la coquette somme de 70000 dollars !)
Deux jeunes français, Yoann et Camille, qui viennent faire un stage en agronomie, dans le cadre de leurs études. Nous les rencontrons dans le hall de l’aéroport et les déposons devant leur hôtel à Santa Cruz.
Près du Fort de Samaipata : agréable soirée passée avec la famille Nanet de Reims. Patrice, Hélène et leurs enfants Solène et Timothé voyagent avec « passepartout » leur camping car.
Surprise ! Pluie fine et brouillard sur le matin et la piste pour descendre du fort est plutôt glissant http:/pagesperso-orange.fr/soletime
Rose et Dave, deux sympathiques écossais et leur beau camion qui nous donnent des nouvelles de Martin et Lynne qui étaient sur le cargo avec nous : www.nessiesadventures.com
Petite biographie du Ché : Ernesto Guevara de La Serra est né en 1928 à Rosario (Argentine) dans une famille aisée. En 1951, son diplôme de médecine obtenu, il parcourt l’Amérique Latine en moto et est confronté à la misère qui y règne. Ses pérégrinations le mènent ensuite au Guatemala et au Mexique, où il fait la connaissance de Fidel Castro avec lequel il décide de renverser le gouvernement à Cuba. Le 21 janvier 1959, Castro prend la tête du gouvernement cubain et Ernesto Guevara y occupe différents postes. Rapidement, il s’oppose aux soviétiques et est progressivement mis sur la touche. Il décide alors de partir au Congo, puis en Bolivie où il tente de constituer une guérilla. Après 11 mois de campagne, le Che ne rencontre que peu d’écho auprès des campesinos (les paysans) de la région. Le 8 octobre 1967, après une bataille de plusieurs semaines, 2000 soldats boliviens le blessent et le capturent avec six de ses compagnons. Affamés et fatigués, ils avaient été dénoncés par le propriétaire d’un champ auquel ils avaient volé quelques pommes de terre. Dès la nouvelle de sa capture, son sort est rapidement décidé à La Paz. Le lendemain, il est fusillé, ainsi que ses camarades, dans l’école de La Higuera, où il était détenu. Son corps est transporté dans la lingerie de l’hôpital de Vallegrande. Ses mains sectionnées pour éviter toute possibilité d’identification par les empreintes digitales sont emportées clandestinement par un journaliste bolivien à Cuba, où elles se trouvent encore dans un endroit tenu secret. Près de 30 ans après avoir été enterré dans une tombe anonyme, l’un des soldats ayant participé à l’inhumation, révéla que la dépouille du célèbre révolutionnaire se trouvait sous la piste d’atterrissage de Vallegrande. Les gouvernements cubains et boliviens réclamèrent son exhumation et, le 17 octobre1997, un enterrement officiel eut lieu à Santa Clara de Cuba.
La Higuéra : Surprise ! à l’entrée du village, nous rencontrons Christian et Nanou, dromois et ardéchoise qui viennent d’ouvrir le Bar Los Amigos. Un petit jaune sur le coup des midis, ça fait du bien !
Puis, nous allons à la Posada La casa del telegrafista pour voir Juan qui peut nous renseigner sur les pistes et le passage de frontière pour aller au Paraguay. Après le repas, Denis fait de la mécanique sur le 4X4 de Juan, qui est en panne depuis un mois. Finalement, nous ne repartirons que le lendemain et passons la veillée avec un groupe d’allemands professeurs à Santa Cruz, qui sont venus faire de la randonnée et du VTT dans les magnifiques quebradas environnant La Higuera. En cette saison, tout est fleuri, et on se croirait au printemps dans l’arrière pays méditerranéen, mais à 2200m d’altitude. Pour le moment, on nous dit que c’est la période la plus froide (cependant le thermomètre ne descend jamais en dessous de 5 degrés) et que d’ici 3 semaines ce sera la saison sèche donc la plus chaude.
Devant la Casa del telegrafista, posada et camping tenus par Juan et Aude www.lacasadeltelegrafista.com
Pour les futurs voyageurs en Bolivie : ne pas aller à Santa Cruz, sans s’arrêter à la Higuera. Que l’on arrive de Vallegrande (depuis Cochabamba) ou par Villa Serano (depuis Sucre), les pistes sont bonnes et traversent de magnifiques paysages. Hormis le souvenir du Che, la Higuera est un charmant petit village situé à 2200m, où il y a de nombreuses possibilités de randonnées à pied, VTT ou 4X4, tantôt sur les hauteurs à plus de 3000m tantôt le long du Rio Grande dans la vallée. Nous avons beaucoup aimé cette région de Bolivie.
Au fur et à mesure que nous descendons vers le Rio Grande, tout devient plus sec et on n’aperçoit d’énormes cactus, aux formes étranges.
7, 8 et 9 juin : en route vers la région du Chaco et la frontière paraguayenne : nous suivons les indications de Juan pour aller au Paraguay : Monteagudo, Camiri, Villamontès, Ibibobo, Infante Rivarola, Mariscal, Joef Estigarribia. Bonne piste de montagne jusqu’à Camiri, puis à partir de cette ville, nous trouvons du goudron.
Le Chaco : région plate et peu peuplée qui couvre la majeure partie du sud-est de la Bolivie et l’ouest du Paraguay, débordant même sur l’Argentine. Arrêt à Villamontès pour vous envoyer des nouvelles, puis direction Ibibobo, où nous devons faire les formalités avant de rentrer au Paraguay.
Rubrique Jardin :
Le chirimoya (ou anone), un fruit tropical de Bolivie que nous avons goûté à la Casa del telegrafista à la Higuera.
Des arbustes en fleurs ou des plantes d’appartements chez nous, qu’on achète à Noël. Liliane, rappelles le moi le nom, je ne m’en souviens plus ?