De retour au Pérou
De retour au Pérou. Mais cette fois-ci pas sur les routes principales bien goudronnées et touristiques de l’ouest, mais sur de petites pistes montagneuses, en selva (ou forêt amazonienne) pour rejoindre les Andes.
16 et 17 mai, du petit poste frontière Equateur/Pérou (Namballé), San Ignacio à Jaén (région d’Amazonie): tantôt mauvaise piste, tantôt ancienne route goudronnée, mais pas meilleure car pleine de nids de poules, nous traversons des vallées encaissées à basse altitude où il fait très chaud (35° dans l’après midi). En ce dimanche, les villages que nous traversons sont très animés. Personne ne travaille, les jeunes se réunissent sur les places ou jouent au foot. Les commerçants et les villageois sont sur le pas de leur porte et papotent entre voisins ou en famille, et les enfants jouent sur la route (il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de circulation). Tout cela, nous rappelle les années de notre enfance (les années 50) : c’était la même chose au Monastier, on jouait à la marelle ou à d’autres jeux sur la rue et nos parents faisaient le couvige (petite réunion de personnes).
Sur les routes, on est parfois stoppé pour causes de travaux. La route peut être coupée pour une demi-heure, une heure ou parfois deux heures. Des marchands ambulants proposent des repas, des enfants vendent des glaces ou des boissons fraîches. Tout le monde attend sans rechigner et on en profite pour grignoter quelque chose.
18 et 19 mai Chachapoyas, Kuelap, Célendin, Cajamarca :
Les ruines de Kuelap, dans la région d’Amazonie se situent à 3000m d’altitude. La citadelle qui date du 10ème siècle est l’une des plus importantes constructions précolombiennes du Pérou. ¨
Maison faite de plusieurs couches de terre battue entre des rangées de pierres posées horizontalement.
Et le chapeau de Denis, qu’en pensez vous ? Pas mal, non ? Choisi en fonction de la longueur de son pif, (après avoir pris des coups de soleil les uns sur les autres). Et, encore bien d’autres avantages, quand il ne reste plus beaucoup de cheveux : il protège du vent et même du froid…
20 au 22 mai, circuit hors bitume pour rejoindre la Cordillère Blanche(itinéraire pour les futurs voyageurs *, San Marcos, Cajabamba, Huamachuco, Conachugo, Cachicadan, Angasmarca, Mollepata, Pallasca, Quiroz, Chuquira et Yuracmarca, Canon Del Pato). Tantôt à 500m d’altitude tantôt à plus de 4000m, nous empruntons des pistes en mauvais état, ravinées par endroits avec de nombreuses saignées et rendues très étroites par des effondrements sur le coté. Vitesse moyenne, entre 15 et 25km à l’heure pour éviter la casse. Tout le long de la route, des maisons isolées où les habitants utilisent les bus, camions et pick-up 4X4 qui assurent la liaison avec la ville la plus proche (mais parfois à 5 à 6 heures de trajet). Quelques jeunes circulent également avec des motos. Parfois pendant une journée, nous ne rencontrons que deux ou trois véhicules. Nous traversons de magnifiques régions aux paysages variés, où les traditions indiennes et l’architecture ancestrale côtoient quand même le modernisme. L’électrification de ces campagnes est pratiquement terminée ou en cours de l’être, ce qui permet l’accès à internet (cybercafé dans les petites villes) et au téléphone portable. Il reste quand même beaucoup à faire au niveau de l’infrastructure routière !
*circuit à faire obligatoirement avec un véhicule 4X4, en ayant l’habitude de faire du tout terrain, et surtout pas en période de pluies : car risques de pistes boueuses et glissantes et chutes de pierres et de terre dans les canyons aux parois friables.
Façades de maisons peintes en vue de prochaines élections. Beaucoup de maisons sont taguées en ville et en campagne.
Vendeuse de mandarines qui file également la laine. Ici, les femmes on toujours un ouvrage entre les mains (tricot, crochet ou quenouille), même en marchant.
Des visages sévères, mais pourtant cette péruvienne et son fils sont très gentils. Peut être un peu intimidés.
Il y a même des jonquilles dans les prés. Mais non, c’était une blague!! C’est une photo qu’une copine nous a envoyée.
Et entre les deux, des canyons étroits et profonds, avec des successions de tunnels à certains endroits,
23 et 24 mai, de la Cordillère Blanche à la Panaméricaine (route qui remonte le Pérou du sud au nord, coté Océan Pacifique. Après 8 jours de pistes et environ 1600km de pistes ou mauvaises routes depuis la frontière équatorienne, nous sommes contents de retrouver le goudron.
La Cordillère Blanche dans la région de Huaraz, la plus haute chaîne tropicale de la planète avec des pics culminants, à plus de 6000m d’altitude. Le plus haut est le Huascaran avec 6768m.
Dimanche de Pentecôte, mélange de folklore et de religion : des danses, de la musique et des hommes qui portent une grande croix de bois, sur leurs épaules.
Lima : nous arrivons plutôt que prévu dans la banlieue de Lima (la ville et sa banlieue s’étalent sur plus de 80km) à la tombée de la nuit et nous sommes pris dans le flot de la circulation. Alors, que nous commencions à nous demander où nous allions bien pouvoir loger cette nuit, nous sommes dépassés sur l’autoroute, par un cheerokee et le chauffeur nous crie par la portière : qu’est ce que vous faites ici les gens de la Loire ? Nous nous garons sur le coté et faisons la connaissance de Jean-Georges qui travaille ici à Lima depuis 2ans (professeur en cuisine internationale dans une université de Lima) et lui indiquons que nous devons aller chez le concessionnaire Land Rover, demain lundi, pour acheter des pièces (en effet, avant Lima la courroie de l’alternateur s’est cassée et nous avons encore quelques problèmes avec des croisillons de cardans de mauvaise qualité). Quelle chance nous avons de rencontrer Jean-Georges, qui connaît l’adresse du garage. Nous garons le land dans un parking à coté de chez lui, sommes invités au restaurant et hébergés dans son appartement pour la nuit. Il y a vraiment des gens sympas !! Le lendemain matin, direction le concessionnaire Land Rover qui n’a aucune des pièces que nous recherchons, c’est bien le comble pour un représentant de la marque Land Rover? Nous téléphonons à Jean-Georges, qui une fois de plus, il nous sort de la m…. !! Il nous indique l’adresse de son garagiste qui, en moins de 2 heures, trouve les pièces, puis les installe.
25 au 28 mai, nous filons vers la frontière bolivienne en passant par Nazca, Camanà, Arequipa, Moquegua, Desaguadero : le compte à rebours des jours est amorcé pour arriver à temps à Buenos Aires le 10 juillet. De l’enrobé tout le long sur La Panaméricaine et très bonne route ensuite jusqu’à la frontière bolivienne.
Sur la Panaméricaine, nous croisons les français Anne et Frédéric, qui sont du Gard. (Zigzag.cruiser) et qui montent en Equateur.
Bivouac en plein désert de sable et gravier, le long de La Panaméricaine, 170km après Lima. Un péruvien nous rend visite au petit matin.
Cementerio de Chauchilla près de Nazca, en plein désert : cimetière pré-inca mis à jour par des pilleurs de tombes. On peut y voir des momies, squelettes et cheveux de parfois 2mètres de long, avec des lambeaux de tissus, des fragments de poteries et des cordelettes funéraires.
Le long de l’océan Pacifique, de Nasca à Camanà, beaucoup de maisons faites de nattes et de bois, assez misérables parfois !
Arequipa : deuxième ville du Pérou qui n’a rien à voir avec la première. Lima est une ville immense, Arequipa est à taille humaine, agréable à vivre. Elle est située à 2300m d’altitude dans un oasis de verdure au pied du gigantesque volcan éteint le Misti. Nous visitons le magnifique couvent Santa Catalina construit en 1580 et qui est une véritable ville de 20000m2. En déambulant dans les ruelles, cloîtres, courettes et logements des nones, on effectue un véritable voyage dans le temps. Plus de 400 peintures et fresques décorent les plafonds et murs des cloîtres.
Des fresques sur tous les plafonds des cloîtres. L’histoire de ce couvent est bien particulière et très intéressante, (à sa construction, les jeunes filles riches qui y rentraient, n’avaient pas une vie si désagréable que ça, cellule de luxe avec servantes et agréable train de vie…)mais ce serait trop long pour tout vous raconter…
Architecture qui lui donne une allure de forteresse. Tons de couleur orange ou bleue en adoucissent la sévérité.
Vaste étendue de désert d’Arequipa à Moquegua : la route traverse la base d’entraînement des avions militaires !!
Après le désert de sable, la montagne. Après avoir franchi plusieurs cols à 4600m (température 5 degrés), dernier bivouac au Pérou, à 3800m, à une cinquantaine de kilomètres de Desaguadero.
29 mai, Desaguadero, frontière bolivienne : bonne nuit, un peu fraîche sur le matin (-2° au lever du jour), mais dans le land sous les duvets on n’a pas froid. Petit déjeuner pris dehors au soleil et à l’abri (14°). Formalités de frontière assez rapides, puis nous partons en direction de La Paz. Nous allons nous diriger vers l’est du Pérou, jusqu’à Santa Cruz, où l’on doit se renseigner pour passer au Paraguay.
Rubrique Cuisine :
Ce que nous avons le plus de mal à trouver dans les différents pays que nous avons traversés en Amérique du Sud : c’est du fromage, appelé ici « quezo ». Deux sortes de fromage proposées : une tomme cuite assez fade et un fromage type gouda. C’est dans la ville de Cajamarca, spécialisée pour avoir un grand choix de fromages locaux et étrangers (mais tous fabriqués dans la région) que nous avons pu acheter un fromage ressemblant à l’emmenthal et un fromage fumé appelé «provolone ». Le Pérou est loin de rivaliser avec nous, de ce coté là, et n’a pas encore réussi à copier nos bons fromages d’Auvergne !